INDE (Octobre - novembre 2024)
Delhi– Mathura – Agra – Vanarasi – Pondichery – Auroville – Kovalam – Amritapuri – Kochi (du 24 octobre au 21 novembre 2024)
Située sur la rive gauche du Gange, Varanasi est un des lieux les plus saints de l’hindouisme. Dédiée principalement à Shiva, c’est le lieu où les hindous viennent mourir pour rompre avec le cycle des réincarnations et attendre le nirvana.
Varanasi – Jeudi 31 octobre 2024 – 15 h 43
Aujourd’hui, en Inde, c’est Diwali, la fête des Lumières, la plus importante fête indienne de l’année. Une sorte de Noël à l’indienne. On célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l’ignorance, du bien sur le mal. Toutes les maisons sont décorées de fleurs et de bougies.
Pour moi, ça a commencé à 5 h 30 avec les premières célébrations sur le ghat juste en bas de la guest house
De près ;o)

Rendez-vous à 9 heures avec les Marseillais très sympas que j’ai rencontrés hier midi au café et avec Martin, notre guide commun.





Martin nous fait gouter les spécialités de Bénarès… impossible de me rappeler du nom, mais c’était très bon.. j’espère juste que je ne vais pas être malade ;o)) (il me jure que non..)





Et des temples à tous les coins de rue…








Varanasi – Mercredi 30 octobre 2024
J’ai enfin fait une nuit complète, alléluia ;o) !!! Me sens nettement mieux, aujourd’hui.
Ce matin a été consacré au changement d’hôtel. Transport par le Gange c’est beaucoup plus simple que par les petites ruelles. J’ai trouvé quelqu’un pour porter ma valise, j’ai la belle vie.


Me voici installée pour 3 nuits au Scindhia Guest house. Beaucoup moins confortable et moins cher que le Ganpathi, mais c’est une famille qui tient l’établissement, ils sont adorables avec moi.
Il est situé sur le Gange (vue direct de ma chambre) mais après le ghat des crémations. La journée, ça ne me pose pas de problème de traverser cet endroit – c’est vraiment une atmosphère très spéciale ici – mais la nuit euhh… merci mais non merci ! Comme on arrive à la période de Diwali et qu’il y aura sûrement des fêtes le soir, j’ai trouvé 2 solutions : soit je m’incruste avec des Français que je rencontre au fil de mes balades, soit je demanderai à Ballu (de l’hôtel Ganpathi) de venir me « pick me up and bring back to Scindhia guest house). Soit je resterai tranquille à la guest house. Nota bene : penser à acheter à manger avant de rentrer, il n’y a pas de restaurant à l’hôtel




Une fois installée, j’ai décidé d’aller manger un bout. J’avoue que je n’ai pas très faim ici et ça me permet de faire des économies. Je fais en général un repas par jour et le soir je grignote. Je mets donc Google Maps et décide d’aller au Rice Pudding (bien noté et normalement à 7 min de là où je suis). Je déambule dans les rues, il y a des petits temples partout, ils sont magnifiques. Je demande à un indien devant si je peux rentrer (par signe ;o)), il me dit ok, je retire mes chaussures et je rentre


Je rentre telle une petite souris, ne voulant pas troubler ce qui s’y passe. Un indien me fait un grand sourire et me dit d’avancer. Un autre me dit de m’asseoir et j’assiste émerveillée au rituel.. Ils chantent des mantras et récitent ce que j’imagine être des prières. J’assiste et j’ai le droit d’y participer. Une petite fille vient me parler en anglais, me demande comment je m’appelle. Elle me sourit et me présente sa petite soeur. Puis me dit que je peux toucher la vache sacrée dorée à ma gauche et faire un voeu. On m’applique sur le front (entre les deux sourcils) un tilak rouge (l‘application du Tilak est une tradition importante dans la culture hindoue, symbolisant une connexion spirituelle et l’éveil de la conscience . Il sert de marque de dévotion, d’adhésion culturelle et de protection contre les énergies négatives). Quelques hindous prennent des photos et je demande à la personne à ma droite si je peux prendre une photo, il me dit oui. Je précise que je demande toujours avant de faire des photos. Je serais bien restée des heures à observer, mais le rituel se termine, les indiens quittent la pièce et on m’invite gentiment à faire la même chose ;o

Je sors et ne sais clairement pas où je suis… Se perdre, lâcher le contrôle, faire confiance, se faire confiance, faire confiance à la Vie.. c’est aussi ça que je suis venue chercher en Inde. Déambuler dans les ruelles, certaines sont bondées, d’autres beaucoup plus calmes, mais on ne va pas se mentir, c’est très très sale. Il y a des détritus, des animaux (vaches, chèvres, chiens) et des excréments d’animaux partout.. on s’y habitue. Ça ne me dérange pas. Je crois que ce qui me dérange le plus c’est la foule et le bruit. La foule, le bruit et la chaleur qui peuvent vite m’oppresser.


Dans les petites ruelles, tu peux croiser des vaches, tranquilles… Elles font comme toi, elles se baladent…évidemment tu cèdes le passage et tu te fais toute petite ;o)
Après le temple, mon idée était de trouver un endroit pour manger. J’avais quand même une petite voix dans ma tête qui disait « Ne t’arrête pas n’importe où, ne mange pas n’importe quoi, si tu es malade, ça va te ruiner ton séjour. Ma valise est pleine de médicaments en tous genres (au cas où ;o) mais je n’ai vraiment pas envie d’expérimenter ce genre de désagrément. Déjà le nez qui coule et la gorge qui pique, c’est vite chiant avec la pollution.
Je me rappelle du Niyati café dont m’avaient parlé Chantal et Claire hier. J’ouvre Google maps pour le localiser. C’est à 8 min de l’endroit où je suis. Je tente ma chance.. peut-être que je vais y arriver… Il fait une chaleur de ouf, j’arrive dans une artère blindasse de monde et de scooters qui klaxonnent dans tous les sens. C’est étouffant. Toutes les deux minutes, on me demande « Hello mam, where do you come from » (ils sont relous, mais pas trop insistants, ça va.). Heureusement, me voilà arrivée au Niyati Café (tout petit). Je rentre et là : calme et air conditionné = paradis.

Aujourd’hui, ce sera Aloo Gabhi (ce sont des légumes et des pommes de terre cuisinés avec plein d’épices, miam mioum :o) Garlic naan, Masala tea et une bouteille d’eau (je n’ai jamais bu autant d’eau de ma vie !) pour 347 roupies (3,80 euros). Je me régale.
D’un seul coup, un groupe de 4 personnes rentrent dans le café, j’entends un « Putain qu’est ce qu’il fait bon ici ! » Ahhhhh des Français !!! Vous ne pouvez pas savoir le bien que cela me fait quand je rencontre des Français. On papote, on se met à la même table, on échange nos numéros de téléphone. Et au cours de la conversation, on se rend compte qu’on a le même guide ici : Martin ! Je leur demande si ça les dérange qu’on fasse les visites ensemble, ils sont ok. Youyouyou !!!
Je crois que c’est ça que j’aime le plus dans le fait de voyager seule : être en quelque sorte obligée de sortir de ma zone de confort, d’oser aller à la rencontre de l’autre, de l’inconnu. D’oser demander de l’aide. Rencontrer des gens que tu n’aurais jamais rencontrés dans d’autres circonstances, partager les mésaventures du voyage en Inde, parler de sujets improbables. Si tu voyages à deux, tu restes avec ton partenaire de voyage et, en général, tu n’oses pas aller vers les autres. Là, c’est presque vital pour moi : si je reste seule et que je ne vais pas vers l’autre, je reste enfermée dans ma chambre d’hôtel et je ne fais rien.



En fin de journée, je suis allée retrouver les Français rencontrés ce midi qui allaient au Ganga Aarti avec Martin (le guide). On est passé par un quartier dans lequel je ne m’étais pas encore aventurée, j’ai repéré plein de trucs à voir, je pense que j’y retournerai demain matin seule et tranquille.
Comme la nuit tombait, et que je préférais rentrée pas trop tard (toujours cette foutue peur), hop Google maps et retour à l’hôtel. Finalement, le trajet est très safe, les ruelles sont bien éclairées, c’est beaucoup plus calme que la journée.



Varanasi – Mardi 29 octobre 2024
Impossible d’arriver à m’endormir le soir, c’est vraiment galère. Mon cerveau est en ébullition, il refuse de se mettre en pause. J’ai dû abdiquer vers 3 h du matin et à 7 h j’étais sur le pont.
Il est 16 h 30 quand je commence ce texte. A 17 h 30, c’est la cérémonie quotidienne de Ganga Aarti, je vais rejoindre Chantal et son amie que j’ai rencontrées dans la rue hier. J’ai hâte !
Ce matin, j’ai trainé dans ma chambre, puis ai demandé à un gars de l’hôtel de m’amener jusqu’à une « agence de voyage » ;o) Je dis « agence de voyage », mais en fait c’est un indien qui aide les touristes à acheter leurs billets de train parce que le site IRTC est très complexe. Changement de programme pour le milieu du voyage, je ne m’arrêterai finalement pas à Maduraï, trop compliqué et ça me fera faire des économies.
Ensuite, j’ai mis Google maps et me suis un peu perdue dans le dédale de rues, objectif aller régler les réservations des 3 prochaines nuits.
Le Scindhia guest house n’est pas très loin de mon hôtel actuel, mais il faudra que ma valise passe par le Gange pour le transfert demain matin. Le propriétaire est adorable, il m’a offert un Masala tea et on a papoté tranquille en attendant que son terminal CB veuille bien fonctionner. J’ai vraiment l’impression que mon anglais s’améliore, je me sens plus à l’aise. « Ça fait plaisir » comme dirait mon fils.


En début d’après-midi, balade seule le long des ghats. Je me sens tranquille et en sécurité. Bon , je ne me suis pas encore aventurée très très loin hein, mais petit à petit j’élargis mon cercle autour de l’hôtel ;o).
Ah si, je suis rentrée dans un temple. Il y en a pratiquement dans chaque ruelle. Le Brahmane a procédé à une sorte de bénédiction, il a fait couler de l’eau (j’imagine que c’est l’eau du Gange ?) sur mes mains et a prononcé une prière (incompréhensible pour moi bien sûr :o)


Ce soir, j’avais rendez-vous avec Chantal et Claire que j’ai rencontrées hier dans la rue. Nous sommes allées assister au Ganga aarti, cérémonie qui a lieu tous les soirs sur les ghats pour célébrer le Gange, et la déesse Shiva.


Il est 21 h, j’ai l’impression qu’il est 4 heures du matin tellement je suis fatiguée. Le manque de sommeil joue sur mon moral, ce soir. Je ferais bien un petit aller-retour dans mon lit, chez moi, auprès des miens, pour reprendre des forces. Je me sens seule ce soir, loin de tout. Je sais que c’est la fatigue et que ça va passer. J’ai l’impression que ça fait 3 mois que je suis partie… Vais prendre une douche et essayer de dormir, « Ca ira mieux demain », comme dirait Annie Cordy ;o))
Varanasi – Lundi 28 octobre 2024 – 22 h 15
Quelle journée !! Remplie d’émotions tellement différentes, j’ai vraiment l’impression d’être dans un univers parallèle. J’aimerais enregistrer dans ma mémoire, dans mon corps, tout ce que je vis pour les garder en moi.
Réveil à 4 h 30 pour prendre le train de 6 h. J’avais tellement peur de revivre ma sale expérience de vendredi que j’avais border le truc cette fois-ci. J’avais trouvé un chauffeur pour venir me chercher à l’hôtel et m’amener à la gare, sur le quai (ma valise pèse un âne mort) devant mon wagon (pour être sûre de ne pas monter dans le mauvais train). La gare d’Agra n’a rien à voir avec celle de Mathura. Elle est propre, tout est bien indiqué, il y a un ascenseur pour passer d’un quai à l’autre, des employés de IRTC (compagnie ferroviaire indienne) pour aider si besoin et il fait jour :o))) Bref, finalement, je pense que j’aurais pu y arriver toute seule, mais j’avais besoin de me sentir en sécurité. Trajet de 7 h que je n’ai pas vu passer. C’est la première fois que je voyage dans un train aussi luxueux avec un personnel autant aux petits soins. Démarrage du train, les gens de IRTC amènent à chaque voyageur le journal du jour, une rose rouge fraiche. Puis ça s’enchaîne :
– 6 h 30 : café ou thé avec petit gâteau,
– 8 h : petit déjeuner complet (frites, carottes, légumes) banane, etc. etc.
– 11 h soupe de tomates,
– 12 h : déjeuner complet
Les sièges sont immenses, de la place pour mettre ses pieds, un fauteuil inclinable pour pouvoir dormir (et les fauteuils des carrés sont mobiles pour se mettre face à la fenêtre), bref, à chaque étape je suis émerveillée comme une gamine (je sais il ne me faut pas grand chose)
Les autres voyageurs sont adorables. Beaucoup de familles. Je discute en anglais comme je peux (I’m improving my English day by day si si !!!) on a même échangé nos numéros de téléphone, une famille m’a proposé de passer les voir à Varanasi. Je ne vais pas abuser, mais si la femme m’envoie un message, je crois que j’irais.






13 h, le train arrive en gare de Varanasi à l’heure ! Une personne de l’hôtel est venue me chercher, pareil sur le quai. Durant le trajet, après discussion par messenger avec une copine bordelaise qui est déjà allée à Varanasi et également sur les conseils d’un guide francophone de Varanasi, j’ai changé complètement mes plans d’hébergement. Annulation de l’hôtel réservé initialement (trop éloigné des ghats et du fleuve) je trouve un hôtel idéalement situé sur le fleuve pour 2 nuits, super confort, et un autre pour les 3 autres nuits qui sera je pense beaucoup moins confort :o)) mais il faut tenir le budget serré..
Le premier hôtel est idéalement situé, le balcon de ma chambre donne sur le Gange
(Source : le Petit futé) Varanasi, » la ville entre deux rivières « , la Varuna et l’Assi, est aussi appelée Kashi (ville de lumière) ou Bénarès. Parmi les sept villes saintes du pays, c’est la plus sacrée. Selon la légende, la ville aurait été fondée par Shiva. Elle accueille chaque année des millions de pèlerins et des hindous au crépuscule de leur vie qui viennent y mourir : leurs cendres sont immergées dans le Gange. Ils accèdent ainsi directement au nirvana et échappent au cycle des réincarnations. Varanasi serait l’une des plus vieilles villes habitées du monde. Des recherches archéologiques ont trouvé des traces d’une installation urbaine remontant au VIIe siècle av. J.-C. Cette ville est incontestablement l’une des plus envoûtantes du pays. La circulation dans le dédale des ruelles de la vieille ville est parfois chaotique, entre les piétons, les deux-roues et les vaches. Et tout d’un coup, en déboulant sur les ghats, le champ de vision s’élargit pour laisser place à un autre spectacle de vie. Les pèlerins procèdent à leurs ablutions dans le fleuve. Les femmes font leur lessive et laissent à sécher draps et saris sur les marches des escaliers. Les enfants déroulent le fil de leurs cerfs-volants. Les sadhus méditent. Et les cadavres des défunts brûlent sous de lourds bûchers de bois pendant des heures. Varanasi est également un centre important pour l’étude du sanskrit mais aussi pour la manufacture de la soie.



Mon guide est venu me chercher à l’hôtel vers 16 h 30 et nous sommes partis longer les bords du Gange. C’est un drôle de sentiment, comme quelque chose d’irréel. Sur les ghâts des crémations ont lieu de jour comme de nuit, on voit des buchers allumés un peu partout. Des hommes, des femmes venus assister au dernier voyage de leur défunt se mêlent aux animaux (chiens, vaches), et à quelques touristes accompagnés d’indiens. Le guide m’explique que pour les hindous la mort n’est pas triste, n’est pas tabou. Le jour de crémation est plutôt célébré comme une fête, le corps est emballé dans un drap de soie orange et il y a des fleurs partout tout autour.


Les ghats sont les marches qui descendent vers le fleuve sacré pour y faire des ablutions et des offrandes. Ils s’étendent en continu du nord au sud des berges sur 8 km. Il faut se lever tôt (4h30 l’été, 6h l’hiver) pour assister aux premiers bains des fidèles dans le Gange. Le Gange est sacré chez les hindous : s’immerger dedans permet de laver ses péchés, et y disperser ses cendres, dans la semaine suivant la mort, permet d’atteindre la libération de l’âme du monde des phénomènes (moksha).
Les processions de défunts s’enchainent en continu de jour comme de nuit (entre 400 et 500 incinérations par jour). Le Gange est un fleuve sacré. Depuis des millénaires, la tradition veut que les cendres des défunts y soient immergées. Le corps des défunts doivent être incinérés dans les 24 h après leur mort. Si la famille a le temps nécessaire, elle amène la dépouille de son défunt qui passe alors dans les ruelles de Bénarès sur un brancard fleuri. Des chants accompagnent la procession. Puis le corps est brulé sur un bucher sur le Manikarnika ghat (lieu dédié à la crémation) et les cendres jetées dans le fleuve.
Si le décès a lieu trop loin de Bénarès, le corps est incinéré sur place et les cendres sont ensuite portées à Bénarès et jetées dans le Gange.
Une famille de Varanasi est en charge de veiller au bon déroulement de ces incinérations. Elle a également en charge de veiller sur la flamme éternelle qui brûle depuis des millénaires. Bois de santal, de banyan et de manguier se mélangent sur les bûchers. Les âmes libérées sont guidées au Nirvana. Le cycle de la réincarnation prend fin

Vers 19 h, je me suis assise sur les ghats au pied de mon hôtel et suis restée à observer les ablutions. Les indiens de tout âge viennent se plonger dans le Gange. Soit tout le corps, soit juste une partie. L’atmosphère est tranquille, je ne sais pas pourquoi, je m’y sens bien. Des petites filles ont confectionné des offrandes avec des fleurs et une petite bougie. J’en allume une et fais un voeu avant de la déposer sur l’eau. Après avoir vérifié que je n’ai pas de plaie ni aux pieds ni aux mains, je les plonge dans le fleuve sacré. Repartirais-je de Vanarasi plus pure ? That is the question ;o)



En rentrant à l’hôtel, je décide d’aller boire un thé au restaurant qui est sur le toit du bâtiment et surplombe le Gange. Là, je retrouve un couple de jeunes parisiens que j’ai croisés en arrivant en début d’après-midi. On papote, ils me demandent s’ils peuvent se joindre à moi. Bien sûr ! Et on passe la soirée à se raconter un peu nos vies, un peu nos pérégrinations indiennes, nos impressions sur la ville, sur les indiens. J’adore ces rencontres improbables ;o)
Demain pas de réveil, rien de prévu pour l’instant sauf rejoindre deux françaises, croisées elles aussi dans la rue en arrivant (on se reconnait facilement entre Français ;o) à 17 h 30 pour le Ganga Aarti, cérémonie qui a lieu tous les soirs. J’ai hâte !
Agra – Dimanche 27 octobre 2024 – 12 h 40
Hier, j’étais dans mon lit à 20 h 30, mais j’ai dû réussir enfin à m’endormir vers 2 h du matin, autant vous dire que le lever à 4 h 45 a piqué. Pas grave, c’était LE jour du Taj Mahal. Départ à pied de l’hôtel à 5 h 15, c’est à 15 min. Il fait nuit quand je pars, mais je me sens en sécurité, tout le monde marche vers le mausolée. Mon guide m’a acheté mon billet la veille, et je me mets donc sagement dans la queue. Il n’est pas 5 h 30 et il y a déjà la foule. Parmi les gens qui attendent, j’entends un accent français qui parle anglais, je me retourne « Oh vous êtes française, vous êtes seule, on peut rester ensemble ? » et voilà une copine de voyage ! Tiffany, parisienne, qui fait des études de commerce et qui fait son année de stage en Inde.




Pour la petite histoire. La légende parle d’une extraordinaire histoire d’amour entre l’empereur Shah Jahan et une simple « inconnue » prénommée Mumtaz Jahan.
Selon cette légende, ils se seraient rencontrés jeunes et seraient tout de suite tombés amoureux. Le Maharaja ayant des obligations vis-à-vis de sa famille et de son peuple lui promis fidélité secrètement tout en se remettant à ses obligations de souverain.
Son père lui trouva alors une femme belle, intelligente et de bonne famille. Il obéit à son père et épousa cette demoiselle. Cependant, ils ne consommeront jamais le mariage, et Shah Jahan ne rompit pas promesse faîte à Mumtaz Jahan. Son père, déçu de ne pas voir d’héritier naître lors de la première année du mariage demanda à son épouse ce qu’il se passait. Celle-ci lui expliqua alors que Shah Jahan était très gentil avec elle mais qu’elle ne pourra jamais engendrer d’enfant car il refuse d’avoir tout acte intime avec elle.
Le père fou de rage décida de trouver une seconde épouse, encore plus belle, plus riche et plus intelligente. Le Maharaja fou d’amour ne remarquera même pas cette extraordinaire beauté. Encore une fois, il écouta son père et la prendra pour deuxième femme, mais ne consommera jamais le mariage.
A la mort de son père, il put enfin être libre de choisir son épouse. Sans hésitation il épousa sa bien aimé. Leur mariage fut comme un rêve et leur apporta 14 enfants, dont 3 survivent. Mumtaz Mahal mourut en donnant naissance à leur quatorzième enfant, une petite fille. Mais avant de mourir, elle lui fit promettre deux choses : la première est qu’il conserve sa promesse de fidélité et ne se remarie pas, la seconde est de lui édifier un petit mausolée. Shah Jahan, désemparé et dévasté par la mort de sa femme fit alors construire un batîment fantastique. Il voulut que le monde entier sache combien il l’aimait. Il décida donc d’embaucher des architectes et de construire un mausolée digne du paradis.


Petit déjeuner en rentrant, petite siestouille viteuf, histoire de reprendre des forces et cet après-midi nous allons avec Tiffany et Mohan le guide au Fort d’Agra.
Et puis il faut que je récupère mes bêtises, j’ai merdouillé dans les résas de train et je dois m’assurer que qq’un vienne me chercher à la gare (si possible sur le quai) de Varanasi… j’avoue que j’appréhende un peu, beaucoup… mais ohhhmmmm ça va bien se passer…
Direction Fort Agra en tuk tuk avec Tiffany et Mohan
Pour la petite histoire. Si le Taj Mahal, célèbre mausolée de marbre, révèle la splendeur et le raffinement culturel de l’ancienne capitale moghole d’Agra, le majestueux fort de grès rouge édifié à quelques centaines de mètres, sur la rive droite de la Yamuna, laisse entrevoir la puissance atteinte par cet empire aujourd’hui disparu et qui, à son apogée, à la fin du XVIIe siècle, s’étendait sur la plus grande partie de l’Inde. Citadelle longtemps réputée imprenable, le fort Rouge abrite, derrière un mur d’enceinte long de 2,5 kilomètres, non seulement palais, jardins, pavillons et mosquées, mais encore d’anciennes et prestigieuses salles d’audience et de gouvernement. Fondé en 1563 par l’empereur Akbar, âgé seulement alors de 23 ans, il fut remanié, modifié, agrandi par ses successeurs pendant près de deux cents ans et porte ainsi la marque du style moghol depuis sa naissance jusqu’à son inéluctable déclin entamé au XVIIIe siècle en même temps que la décadence progressive de l’empire. Ensemble incomparable d’architecture indo-islamique, où le marbre et les pierres précieuses finirent par le disputer au grès originel, il fut inscrit au patrimoine mondial de l’humanité en 1983.









Agra – Samedi 26 octobre 2024 19 h
Ce soir, je me sens nettement mieux. L’angoisse d’hier commence à passer, je me sens en sécurité et ai décidé d’écouter beaucoup plus mon rythme interne et mes besoins primaires : sécurité, minimum de confort et surtout d’être accompagnée par quelqu’un qui parle français pour me mêler aux indiens. C’est bien beau de me répéter en boucle « J’ai peur mais j’avance », parfois « J’ai peur et là, je ne peux plus avancer ». D’accord ma GG, si tu ne peux plus avancer de cette façon là, qu’est ce que tu pourrais mettre en place pour ne plus avoir peur et pour pouvoir avancer, même tout doucement à ton rythme ? (je vous donne accès à ce qui se passe dans ma tête et c’est un sacré bordel). Bilan de la soirée d’hier, j’ai décidé de modifier quelque peu mes plans. Je devais retourner à la gare de Mathura et prendre le train pour Agra, ben non en fait ce n’était pas possible pour moi, c’était littéralement inenvisageable. J’ai donc mis un post sur le groupe Facebook « Les Français en Inde » pour demander si qqun connaissait un guide francophone à Mathura et hop la magie a opéré (merci l’Univers) je suis rentrée en contact avec Moghan. Attention, je n’y vais pas la fleur au fusil hein, j’ai regardé sur FB s’il avait des commentaires de Français, ce qu’on disait de lui, etc. Un contact téléphonique a fini de me rassurer. Changement de programme donc : direction Agra en voiture avec un chauffeur qui, certes, ne parlait pas français mais très sympa et Google translate nous a bien aidés à communiquer. En revanche, les Indiens conduisent toujours n’importe comment ;o) Pour ceux qui râlent après les Parisiens ou les Bordelais (je ne citerai personne), je vous mets un petit échantillon ci-dessous
Arrivée à l’hôtel, je revis. Une chambre clean, une salle de bain avec de l’eau chaude, un indien qui parle l’anglais que je comprends et de quoi me régaler pour 7 euros. C’est hyper bon (Biryani aux oeufs) mais c’est copieux, j’ai demandé si on pouvait me faire un doggy bag « No problem Mam » ben ça fera mon repas de ce soir et/ou de demain midi (ici, j’avoue j’ai pas faim)




Cet après-midi, j’ai décidé de me la jouer tranquille. Découverte de la piscine de l’hôtel et du rooftop avec vue sur le Taj Mahal

Et ballade rapide sur l’avenue qui passe devant l’hôtel et qui amène au Taj Mahal





Je crois que je deviens singeophobe ;o((
A l’heure où je ferme l’ordi, il est 20 h 15, je suis crevée. Je vais essayer de rejoindre Morphée qui a tendance à me black lister en ce moment.. Demain réveil à 4 h et direction le Taj mahal au bout de la rue, pour le lever du soleil.. trop hâte !
Mathura – Manavi Homestay – Samedi 26 octobre 2024 10 heures




Nuit de vendredi 25 octobre à samedi 26 octobre – 00 h 45
J’écris pour déposer et libérer tout ce qu’il y a dans ma tête. Clairement, je suis épuisée. Certes, j’ai dormi 4 / 5 heures dans l’avion, mais le stress du vol, et la journée qui vient de passer m’ont complètement déboussolée. C’est étrange comme sensation, je me demande où je suis, me sens un peu paumée là, mais c’est la fatigue, je le sais. J’avais envie de l’écrire et le partager, parce que là, ce soir, je sens que j’ai touché ma limite : ma peur. La journée s’est super bien passée, j’ai l’impression d’avoir couru partout, d’avoir vu des milliards de choses, comme si mon cerveau n’enregistrait plus et qu’il avait besoin de temps pour intégrer tout ça. D’abord la rencontre avec Deepika, un amour de guide francophone qui est venue me chercher à l’aéroport. Nous sommes allées ensuite déposer ma (trop lourde) valise dans un Cloak room, sorte de consigne, pour ne pas avoir à la trimballer avec nous toute la journée. Puis tout s’est enchaîné : métro (bondé) tuk tuk, visite de Swaminarayan temple (immense et magnifique) puis retour en vélo tuk tuk (énorme sentiment de honte d’être transportée par ce pauvre homme squelettique arborant pourtant un grand sourire). Ensuite, on a dû passer deux heures dans une boutique pour pouvoir récupérer une carte SIM indienne. Le temps passait, je stressais craignant de rater mon train de 17 h 40. Ne plus contrôler, faire totalement confiance à Deepika, toujours très souriante et confiante, me disant qu’on avait le temps… Mais les minutes s’égrenaient à une vitesse et l’heure du train se rapprochait. Le rythme s’est d’un seul coup accéléré, Deepika marchait très vite dans les couloirs et les escaliers du métro. Moi je la suivais cette fois-ci avec ma valise, en essayant de ne pas la perdre de vue oppressée par le monde de oufff, (Montparnasse puissance 5000), bref le stress monte, on arrive enfin devant mon wagon et là on se rend compte que le départ du train est annoncé avec 1 heure de retard.
J’ai fait le voyage dans un wagon « 1ère classe » avec un couple très sympa de coréens. Mais petit à petit, de très confiante, j’ai senti l’angoisse monter avec la nuit qui tombait. A part ce couple de coréens, j’avais la sensation que le train n’était fréquenté que par des hommes.
Hommes, nuit, barrière de la langue, fatigue, inconnu… Heureusement je communiquais avec la personne de l’hôtel de Mathura qui me disait de ne pas m’inquiéter, qu’il viendrait me chercher à la gare. Le train arrive enfin en gare de Mathura à 22 h 45 (au lieu de 20 h15) et là, le choc. Des gens partout qui dorment à même le sol, souvent des familles avec enfants, beaucoup d’hommes qui me parlent, mais je comprends que dalle, des singes qui déboulent de tous les côtés (j’ai quand même eu le réflexe de ranger tout de suite mes lunettes de vue qui étaient sur ma tête de peur qu’un singe me les pique).. Le chauffeur de l’hôtel qui me dit qu’il m’attend Gate 2, mais en Inde les panneaux ne sont pas en anglais, c’est de l’Hindi, incompréhensible pour moi. Des escaliers à monter avec ma grosse valise… Là, je ne fais plus la maline, j’avoue, je suis en panique. Je croise une femme et lui demande si elle peut m’aider. Miracle, elle comprend mon anglais ;o) Son mari arrive, ils sont adorables (merci l’Univers). Ils appellent le gars qui devaient venir me chercher et attendent avec moi jusqu’à temps qu’il arrive. Je pense qu’ils ont dû voir que j’étais en PLS.
Le gars de l’hôtel est très sympa, mais l’hôtel – soyons franche – est plus que spartiate. Je ne peux blâmer personne, c’est moi qui l’ai choisi.
Je crois que je vais changer le programme que j’avais prévu demain. Je pensais prendre un tuk tuk et aller visiter les temples de Mathura, mais là je me le sens pas, j’ai besoin de me reposer. Vais aller directement à Agra parce que je sais que l’hôtel que j’ai choisi pour les deux prochaines nuits est normalement plus clean et vais me poser tranquille à Agra, le temps que la confiance revienne.







Mercredi 23 octobre 2024 – 19 h 20
Dans le salon voyageurs de la Gare Saint-Jean, j’attends mon train de 20 h 45.
Ce soir, les émotions se mêlent, à la fois la sensation d’avoir fait « tout ce qu’il fallait » pour que ça se passe bien. Au niveau du voyage, il me reste qq messages à envoyer (confirmation de réservation d’hôtel, de cure, etc.) mais dans l’ensemble tout est ok. Pour mon nouveau boulot, je culpabilise de partir, (de ne pas être là pour continuer à développer ce que l’on fait pour Monalisa, sensation de louper beaucoup de RV très importants) mais ce voyage était programmé depuis le mois de juin et c’était vraiment important pour moi d’y aller. J’ai aussi briquer mon petit appartement tout l’après-midi car je le laisse quelques jours pendant mon absence à des amis. Nelson & Zora sont en sécurité et je sais qu’ils seront heureux et choyés. S’agissant de ma vie personnelle, c’est beaucoup plus compliqué, mélange d’immense culpabilité de mettre à mal ma relation amoureuse, sentiment d’abandonner mon chéri pendant un mois. Sensation d’être égoïste et de ne penser qu’à moi.. sensation de lui faire du mal, d’être « insatisfaisante » d’être mauvaise.. mais l’élan de profiter de la vie, comme une urgence, l’élan d’aller à la découverte d’autres cultures, d’autres êtres humains, de m’approcher un peu plus du bouddhisme et de cette spiritualité qui résonne en moi est plus fort. L’élan d’aller à ma découverte aussi.. de prendre par la main cette partie de moi qui est terrorisée et de lui dire « Aie confiance, ma GG, les peurs sont dans ta tête, tout va bien se passer.. sors de ta zone de confort, saute dans la piscine et tu verras, tu vas kiffer.. Une sorte d’appel, quelque chose de difficilement explicable..
Je pense que demain soir à Roissy, je ferai beaucoup moins la maligne et serai en PLS, peut-être même en pleurs, mais je le « sens », il faut que je fasse ce voyage.


Juin 2024
Trop envie d’y retourner, de découvrir les endroits qui m’attirent terriblement… allez, les billets sont pris, y’a plus qu’à… on verra bien…
MAROC (Septembre 2023)
Marrakech – Essaouira – Marrakech (du 2 au 9 septembre 2023)
On y est allé, on a eu peur… mais ce n’était pas notre jour… Merci l’Univers 
Marrakech, première partie du séjour… Le temps est magnifique, les couleurs chatoyantes, ma fille Anaïs et moi faisons les touristes dans la ville… Visite des souks, Jardin de Majorelle, Palais de la Bahia, la Koutoubia, la Place Jemaa El Fna





Essaouira, magnifique petit port de pêche



Retour à Marrakech… quelques heures avant
Randonnée dans la Vallée de l’Ourika (Atlas) quelques heures avant…

La Médina, quelques heures avant…

23 h 02, je dormais, Anaïs venait de fermer la lumière… les murs se sont mis à trembler comme on n’avait jamais vu ni senti.. réveillées en sursaut, on se serre très fort dans les bras, les gens dans le riad crient et pleurent… le gérant nous dit de sortir dans la rue… ce qu’on fera pieds nus, en pyjam.. Aucune info, on ne sait pas ce qui s’est passé.. on reste bien 30 min sans savoir exactement ce qui s’est passé, puis après on attend.. on attend dans la rue jusqu’à 4 h du mat’… on flippe, on s’endort un peu, on ne réalise pas vraiment… le gars de l’hôtel nous dit que l’on peut rentrer se coucher.. On dormira d’un oeil et le lendemain matin, comme c’était prévu, après être aller faire un tour pour voir les dégâts dans la Médina, direction l’aéroport et retour à Mérignac…
Je crois que c’est en arrivant à Mérignac que la pression est retombée et que l’on s’est vraiment rendu compte de la chance que l’on a eue.
Merci l’Univers de nous avoir protégées




INDE (Janvier 2023)
Bordeaux – Paris – Dehli – Thiruvananthapuram (Trivandrum) – Amritapuri Ashram – Alappuzha (Allepey) – Vipyn/Fort Kochi/Ernakulam
Dehli – Paris – Bordeaux
« J’y vais, mais j’ai peur »…
Jour 1 – Trivandrum Amritham Holidays – Mercredi 11 janvier 2023
Bien contente de me poser l espace d une nuit dans cet havre de paix. Les gens sont d une extrême gentillesse. La barrière de la langue est un problème pour moi, il va falloir oser parler avec mon anglais plus que moyen et surtout faire répéter 12 fois ce qu on me dit pour essayer de comprendre… heureusement Reverso est là A 12 h direction l Ashram d Amma.. quelques heures de route (nb pour les prochains voyages : mieux étudier la carte pour optimiser mes trajets et me prévoir plus de temps au même endroit
)


Jour 2 et 3 – Ashram d’Amma Amrithapuri – Jeudi 12 janvier et vendredi 13 janvier 2023
Wahou dépaysement total dans cet ashram de 3000 personnes de toutes nationalités. Un véritable petit village avec son histoire – celle d’Amma- ses rituels, ses bhajans (chants), ses darshans (étreintes), ses odeurs d’épices et d’encens, mais surtout ces belles rencontres comme des cadeaux que la Vie nous met sur notre chemin. C’est là dans une petite maison qu’est née Amma en 1953. Soudhamani (nom donné par ses parents qui signifie « pur joyau »)que l’on appelle tendrement « Amma » (Mère) consacre chaque instant de sa vie au bien-être de l’humanité. Elle a établi un vaste réseau d’institutions caritatives, spirituelles, éducatives incluant des hôpitaux pour les pauvres, un orphelinat, 25 000 maisons pour les sans-abris, un foyer pour personnes âgées, des repas gratuits pour les indigents et des temples dans toute l’Inde.






Jour 4 – Alappuzha – Anaya Homestay Samedi 14 janvier 2023
Pour cette journée « post Amma » j’avais envie de me poser dans un endroit confortable pour prendre une vraie douche chaude, dormir dans un bon lit et m’autoriser un lever plus raisonnable (les poujas étaient à 5 h 30.. ) Je ne regrette absolument pas ces deux levers très tôt, c’était la première fois que je vivais une telle expérience, mais demain matin, dodo, visite d’un temple et nuit sur un des bateaux qui naviguent sur les Back Waters.






Jour 5 – Houseboat Backwaters – Dimanche 15 janvier 2023
Encore des étoiles plein les yeux et dans le coeur durant cette journée sur les Backwaters (série de lagunes et de lacs d’eau saumâtre parallèle à la mer d’Arabie, en retrait de la côte de Malabar, paysage typique de l’État du Kerala dans le Sud de l’Inde – merci Wikipedia). Ce matin en partant d’Allepey, mon guide Shafeek m’a arrêtée au Mullakkal Rajeshwari Temple, petit temple hindou dont l’architecture est typique du Kérala. Comme je n’avais pas beaucoup de temps, je ne suis pas restée très longtemps assister aux deux cérémonies en cours. La première certainement un puja (rituel) à laquelle participaient les hommes (à droite de l’autel) et les femmes (à gauche). La seconde apparemment réservée uniquement aux femmes qui étaient en train de se mettre un point de poudre d’une magnifique couleur rose fushia entre les deux yeux (troisième oeil, celui de l’éveil spirituel). Photos interdites et là, je ne me sentais pas du tout de contourner le cadre










Jour 6 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Lundi 16 janvier 2023
Me voici arrivée à Ayurdara chez le Dr Visakh et son épouse à Vypin island (www.ayurdara.com pour les curieux) pour 7 jours de traitement. Aujourd’hui, après ma première consultation et une prise de pouls, j’ai reçu mon premier massage ayurvédique. Celui-ci (m’a-t-il dit) n’est pas très spécifique, il est relaxant. Je confirme ;o) Ensuite, selon ma constitution (vata, pita, kapha) et après une consultation quotidienne, le soin sera différent. C’est un massage à 4 mains (2 masseuses pour moi toute seule). Il débute assise sur une chaise (massage de la tête, des épaules, des trapèzes et du dos), puis sur une table de massage classique. Le corps et les pieds ne sont pas massés avec la même huile. Pour les pieds, il s’agit d’une sorte de ghee. Pour le détail de ce qu’il y a dans les huiles, je vous demande pardon, mais my english is very bad et je n’ai pas tout compris. Normalement, je recevrais à la fin de ma cure, un détail des produits utilisés (huiles et plantes) et une préconisation pour mon retour en France.
Je suis logée au Silvermoon homestay, encore un endroit magique (merci merci merci !), une petite Cachette rien que pour moi, tranquille, hyper propre, au bord d’une petite rivière. Mon endroit préféré ? Les relax au bord de la rivière d’où je peux rester observer pendant des heures les canards, les poules, les chiens, la vache… Je sens que je vais bien me plaire ici.
Demain, mardi, mon soin est à 14 h, je vais donc tâcher d’aller vadrouiller le matin. Peut-être aller à Fort Kochi et m’arrêter dans un temple sur la route.. On verra demain, après le petit-déjeuner selon mon envie du jour..




Jour 7 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Mardi 17 janvier 2023
Aujourd’hui, je n’ai pas fait grand chose, un petit tour au « village » ce matin, mais rien de bien réjouissant une route débordante de tuktuks, vélos, piétons, voitures, mobylettes dans tous les sens, avec beaucoup de pollution et un bruit infernal, ça ne m’a pas trop motivée à continuer le chemin.. A peine 2 km, et on a fait demi-tour. Juste le temps de croiser quelques commerces locaux (poissons, poulets, pharmacie).
A 14 h, direction le centre de soin pour un nouveau massage, cette fois-ci avec des petits pochons remplis de pois chiches et d’herbes trempés dans de l’huile chaude.. ça fait un bien fou. Puis massage du visage avec une poudre au curcuma, j’étais toute jaune en sortant.
En rentrant à SilverMoon, je rencontre une famille d’allemands qui vient tous les ans en cure ici et qui a pris l’habitude de « sauver des canards », (canards achetés au marché le matin même si j’ai bien compris) j’assiste donc à un lâcher de canards à partir de mon spot de lecture préféré.
Voilà, ensuite papotage avec les autres personnes en cure logées au même endroit. J’ai de la chance, ce sont des français, un couple – Bernard et Agnès – Armelle et Maryvonne. Demain, si tout va bien, on ira à Kochi avec Armelle, je ne me sentais pas d’y aller toute seule..






Jour 8 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Mercredi 18 janvier 2023
Ce matin, après le petit déjeuner, en route pour la presqu’île de Fort Cochin (Kochi). Tuktuk réservé (180 roupies, soit 2 euros) pour aller jusqu’à l’embarquement du ferry. Le passage se fait en 5 min (3 roupies, 3 centimes) et nous arrivons devant le Kerala Folklore Theater que j’essayerai d’aller visiter demain. Première exploration, déambulation, achat de quelques épices (hummm… ) magnifique statue de Krishna que j’essaye de négocier, mais là il m’a prise pour une américaine : 630 euros ! Euh merci, mais non merci Pareil pour les tissus, tellement beaux.. 50 euros la jupe faite sur mesure, elle est magnifique, mais bon, ça fait cher quand même.. j’ai dû être millionnaire dans une autre vie. « Le temps de l’abondance est derrière nous «
. J’avoue que le tissu est somptueux… vais réfléchir et retournerai peut-être à l’attaque demain.. têtue ? non…
Déjeuner avec Armelle et Bernard, puis direction la cure, toujours en tuktuk, pour mon troisième massage. Avant chaque massage, ils nous font boire une potion magique (cf. photo), c’est du Pathimukham (écorce d’arbre médicinal du Kérala qui, lorsqu’elle est bouillie a des propriétés d’antioxydants, anti inflammatoires et est très bonne pour nettoyer le foie)
Puis papotage au bord de l’eau jusqu’à l’heure du diner (18 h 30). Pas une goutte d’alcool depuis mon départ et alimentation végétarienne, mon foie me dit merci






Jour 9 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Jeudi 19 janvier 2023
Ce matin, j’étais très motivée pour aller continuer ma visite de Kochi et puis on a commencé à discuter avec Armelle et Bernard au petit-déjeuner, de nos vies, de nos envies, de nos questionnements.. Quelles belles rencontres ! Merci la Vie ! Finalement, on a ensuite migré près du fleuve et on a continué nos papotages et lectures jusqu’à 13 h. Que c’est bon de prendre du temps rien que pour soi, juste regarder les canards, lire quelques pages, comater, réfléchir, papoter, se confier et écouter l’autre.. Puis déjeuner végétarien indien. J’allais dire comme d’habitude, mais oui comme d’habitude, et c’est bon. Pas mal de plats constitués de noix de coco, riz, épices, légumes.. miam.. puis des papayes, pastèques, bananes ou ananas.
14 h direction la cure et mon massage à 4 mains quotidiens aux pochons remplis de pois chiches et d’herbes spécifiques à mon dosha dominant (Vata) pour essayer de le rééquilibrer en douceur.
Et après le massage, hop là, le temps de mettre mes baskets et ça y est j’étais décidée, je prends un tuktuk et je vais voir Kathakali (toute seule comme une grande ), un spectacle conseillé par mon ange gardien Michèle que je ne remercierai jamais assez de m’avoir prise par la main pour m’aider à préparer ce si beau voyage. MERCI MICHELE, du fond du coeur (et merci aussi à son frère JJ, sans qui je n’aurais pu la rencontrer). L’Univers nous met de belles personnes sur notre chemin, ouvrons grand nos yeux et nos coeurs
Première partie du spectacle (17 h / 18 h) : maquillage des comédiens. Seconde partie (18 h / 19 h) : représentation. Comme je ne voulais pas rentrer quand il faisait nuit, je suis partie avant la fin.. sniff, mais c’était tout de même superbe, j’en ai pris plein les yeux.








Jour 10 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Vendredi 20 janvier 2023
Retour à Fort Cochin ce matin avec Armelle (on a bien rigolé dans le ferry) pour faire du tourisme et les magasins. Craquage pour quelques tuniques indiennes que j’ai vraiment trouvé très belles, des épices pour continuer à manger selon l’ayurvéda : chapati (crêpe indienne) dhal (soupe/purée de lentilles) et farandoles d’épices, riz et légumes. De l’eau chaude avec une épice (cardamone, gingembre, clou de girofle ou cumin). Cette cure me fait beaucoup de bien, j’ai l’impression de faire un grand nettoyage. Je vais surement ramener dans mes bagages aussi pour en faire profiter mes client.e.s du Triphala (complément alimentaire qui stimule le système immunitaire, améliore la digestion, soulage la constipation, améliore la flore intestinale, etc.) et de l’odomos (crème antimoustique naturelle : aloé vera et citronnelle) et surement d’autres compléments alimentaires que le Docteur Visakh me prescrira. Très envie d’explorer en profondeur l’Ayurvéda et médecine basée sur les plantes et les herbes et différentes sortes de massages.
A midi, j’ai découvert que les écureuils poussaient des cris, preuve à l’appui (cf. vidéo) mieux vaut tard que jamais…
Cet après-midi, massage shirodhara (en sanscrit : « shiro »: tête et « dhara » : circulation). Technique de relaxation datant de plus de 5000 ans en Inde. Cela consiste à faire couler, en continu, un filet d’huile de sésame tiède sur le 3ème oeil (front). Il apporte un apaisement total du corps et de l’esprit. Et je le confirme puisque je me suis endormie sur la table de massage, pourtant ici je dors comme un bébé, facile 10 heures par nuit. Je n’ai pas pu prendre de photo, mais je vous en mets une datant de mon voyage au Sri-Lanka de l’année dernière. A Ayurdara, c’est nettement plus cosy et confortable que la photo du massage au Sri Lanka.








Jour 11 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Samedi 21 janvier 2023
Mon massage, aujourd’hui (à l’huile de sésame et oignons… je sentais trop bon ;o)) a eu lieu le matin, cela m’a laissé du temps pour aller me balader après le déjeuner, moment de partage de plus en plus gai et amical. On s’entend vraiment bien tous les 4. Décidée, et poussée par les retours d’Agnès et Bernard qui y étaient allés quelques jours avant, j’avais envie de m’aventurer à Ernakulam. L’aller se passe bien- traversée en ferry un peu plus longue que pour Fort Kochi – je vadrouille dans les rues – c’est une très grande ville, très animée, énormément de magasins de tissus – flâne tranquillement. Un arrêt à l’ATM (distributeur de billets), puis direction Jayalakshmi Silks, magasin conseillé par Agnès et Bernard, genre de Galeries Lafayette essentiellement dédié aux tissus. Des rayons et rayons de magnifiques tissus (pashminas, soie) au mètre (confection de saris sur mesure) puis des tuniques, des pantalons, des étoles .. bref suis ressortie avec « juste » un petit pantalon tout simple, très confortable : 480 roupies (5,50 euros). 17 h, il est temps de rentrer. Impératif : rentrer avant la nuit. Je me dirige vers le fleuve, traverse des sortes de souks indiens, me perds un peu dans les rues, mais arrive quand même sur les quais. Sauf que là, arrêt sur image, grand blanc dans ce qui me reste de cerveau : où suis-je descendue à l’aller ? Impossible de me rappeler. La nuit commence à tomber, je demande aux gens avec mon anglais et mon accent très personnels. Personne ne sait où reprendre le ferry (ou ne me comprend pas ) Panique à bord. Impossible de savoir et de me rappeler où j’ai débarqué 3 heures plus tôt. Y’a bien des bâteaux mais ce sont des bateaux de croisière, pas LE ferry que je cherche. Heureusement, un couple de petits jeunes bien sympas hélés dans la rue, Nasrulla et son amie, ont pitié de moi, et comprennent surtout enfin ce que j’essaye d’exprimer. Le plus simple et le plus sécure – la nuit est tombée – est de rentrer en taxi. Gentiment, ils me commandent un Uber (finalement pas beaucoup plus cher que le tuktuk et le ferry), m’amènent jusqu’à lui, s’assurent que tout est ok et 45 min plus tard, je suis de retour toute guillerette à la guest house, à peine en retard pour le dîner.





Jour 12 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Dimanche 22 janvier 2023
Comme hier, massage à 10 h ce matin. Ici, on ne réchauffe pas l’huile dans un chauffe biberon, mais dans une petite coupelle posée sur un réchaud à gaz. L’huile à la même odeur que celle d’hier, mais j’ai demandé à la jeune fille ce n’est pas de l’oignon, mais du « xxx » (je n’ai pas compris ) C’est pas très grave, à la fin de la cure, j’aurais normalement un petit récapitulatif écrit de toutes les compositions de plantes et d’herbes utilisées. Retour à Silvermoon pour le déjeuner, puis grosse flemme de ressortir. Me suis installée au bord de l’eau avec Agnès et Bernard. On a lu, papoté, partagé nos expériences de vie… ça aussi c’est vraiment des cadeaux, j’apprends énormément à leur contact. Vers 17 h 30, petite balade à pied d’une heure tranquille. Passage devant une école, puis découverte d’un ravissant coin de nature simplement en traversant la grande rue bruyante et polluée et en s’aventurant dans une rue perpendiculaire. On arrive au coucher du soleil sur un embranchement de canal, de la verdure partout, pas un bruit sauf celui des hérons, des canards et de quelques pêcheurs.. c’est incroyable la différence de paysage et d’ambiance en à peine quelques mètres. Retour à la guest house juste après 18 h 30, dîner, papotage et dodo.











Jour 13 – Vypin – Cure ayurvédique et tourisme – Lundi 23 janvier 2023
Avant dernier jour et dernier massage. Comme je veux profiter pleinement de ma journée, j’ai demandé à avoir un RV à 8 h comme ça après, hop, je déjeune avec les Zamis et je file à Ernakulam pour la journée. Pas de tuktuk ce matin, j’y vais à pied avec Maryvonne et j’en profite pour visiter une église catholique et prendre quelques photos.





Comme je suis un peu têtue et que j’avais repéré un temple à visiter et des petites guirlandes de fleurs que j’avais envie de ramener, me voici repartie en tuktuk direction le ferry vers Ernakulam. Cette fois-ci, j’ai retenu la leçon, et ai enregistré sur Google Map l’endroit où je dois reprendre le ferry.








Après Shiva Temple, direction Kalyan Silks & Hypermarket, recommandé par le Routard, un magasin de tissu, tissu, tissu et quelques marques bien connues ;o)










Dernière soirée avec Agnès et Bernard, Armelle et Maryvonne… sniffff…
encore beaucoup de mal avec la notion d’impermanence, vous allez me manquer ;o)

Jour 14ème et dernier jour – Vypin – Tourisme – Mardi 24 janvier 2023
Les bonnes choses ont une fin. Je suis à la fois un peu triste, mais aussi remplie de joie par ce que j’ai vécu pendant ces quasi 15 jours.
Aujourd’hui, consultation avec le Docteur Jyotsna qui me donne la liste et la composition des « potions » qu’ils m’ont appliquées lors des massages quotidiens et des recommandations alimentaires pour équilibrer mon dosha (Vata-Pitta ) Je ramène dans mes valises 1 litre d’huile qui permet d’équilibrer vata, 1 litre d’huile qui permet d’équilibrer Pitta et 1 litre d’huile qui convient à tous les doshas.
Puis retour à Silvermoon et direction, pour les dernières emplettes et visites à Fort Kochi. Je préfère nettement Fort Kochi, petite ville toute mignonne, avec des ruelles typiques, beaucoup plus calme qu’Ernakulam. Avant de prendre le bateau, j’ai demandé au Tuktuk de m’arrêter visiter un petit temple (je deviens une pro de Google Maps grâce à Armelle et Bernard ) Dernier déjeuner et rigolades ensemble et direction l’aéroport.













Mercredi 25 janvier 2023 – Dehli
J’écris ces mots de conclusion depuis un hôtel de Dehli, avant de reprendre mon dernier avion pour Paris. Le climat ici (aussi bien la météo – plus froide – que l’ambiance : me sens pas super en sécurité, mais je ne sais pas si ce sont des peurs liées à ce que j’ai entendu dire ou si c’est le fait d’être arrivée à minuit hier, la nuit était tombée et il n’y avait que des hommes à l’aéroport, plus la fatigue et la barrière de la langue) est bien différent du Kérala.
Je tenais à remercier les personnes sans qui ce voyage n’aurait pas pu se faire :
– Stéphane B qui, début janvier 2022, m’a dit « Mais pourquoi, tu ne partirais pas en voyage, loin. Tu verras, ça fait un bien fou, tu en reviendras complètement différente) et qui, ce jour-là, a semé la première petite graine,
– Cathy B sans qui je n’aurai pas rencontré JJ B, sans qui je n’aurai pas rencontré MICHELE, mon ange gardien,
– Tous les gens qui m’ont accompagnée au quotidien durant ce voyage : mes amours d’enfants, Anaïs et Thomas et mes amours d’Amis
(Isa F. Lolo F, Isa D. Stéphane B, Eric G, David L, Line H, Vincent L, Sophie N, Jojo F…),
– Pa. M qui a accepté de garder mes petits choux,
– la grande GG qui a dit « Allez, on est capable, on y va, ferme les yeux et fais confiance à la Vie, fais TOI confiance, go, go, go ! » et la petite GG, morte de trouille qui, je confirme, a bien fermé les yeux – surtout au début – mais qui, dès le premier jour, a commencé à sourire, sautiller de joie, rire avec Bernard, Agnès, Armelle et Maryvonne, et n’a pas arrêté de dire « Wahouuuu quelle chance, j’ai vraiment le cul bordé de nouilles » ;o) » (je vous épargne les négociations avec toutes les autres parties de mon « peuple » )
I will come back to India for sure, with better English, a lot less fears and surely even more joy! (merci Google Translate)